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Axel Zinglé, coureur cycliste professionnel - À vélo, invincible

29 août 2023

9 min

Par Frédérique Josse

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Le Petit Récap' - L'article en Bref 🟠

Chez Lokki, on a eu la chance d’interviewer une jeune pépite du cyclisme français, qui a fait cette année son premier Tour de France : Axel Zingle.

Il nous a raconté pourquoi c’était presque mission impossible de laisser son vélo de côté pendant les vacances 🥹🚴.

Et surtout pourquoi il était depuis toujours un adepte du “slow tourisme”.

Au menu*
*un sommaire en gros

Axel Zinglé, coureur cycliste

Le vélo a beau être son outil de travail, pas question de le remiser au placard quand il part en vacances. Au contraire ! À chaque nouvelle destination, Axel Zinglé sort son deux-roues pour prendre le pouls de la ville. Le jeune cycliste professionnel nous raconte sa passion du voyage à deux-roues.



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Hello Axel ! Tu peux nous parler un peu de toi pour démarrer l’entretien ?
J’ai 24 ans, je suis originaire de Mulhouse et cycliste professionnel pour l’équipe Cofidis, depuis fin 2022. J’ai été champion de France espoirs en 2020 et l’an dernier, j’ai remporté trois courses pour ma première année comme coureur professionnel : l'Artic Race of Norway, la Route Adélie de Vitré et la Famenne Arsène Classic en Belgique. Avant 2020, je pratiquais le VTT, pour lequel j’ai été médaillé aux championnats d’Europe en 2016 et j’ai fait énormément de ski, car mon père est moniteur. Pour finir, en parallèle de ma carrière de sportif, je suis étudiant en management à l’EM de Grenoble.



Est-ce qu’on peut dire de quoi que tu es tombé dans la marmite du vélo tout petit ?

C’est vrai que mon père est coureur et dirige le club du SSOL Habsheim ! Ce qui est sûr, c’est que la légende familiale autour de mon premier contact avec le vélo m’aide à croire que je suis tombé dans la marmite, quand bien même je ne me le rappelle pas. Mes parents m’ont toujours raconté que j’en avais fait pour la première fois dans un magasin, où j’avais flashé sur un petit vélo rouge. J’avais seulement 3 ans, mais à priori, j’ai dit que je savais en faire. Et hop, je suis monté dessus et je suis parti avec ! (rires). Plus sérieusement, le premier souvenir qui me vient en tête quand on me parle du vélo, c’est ma première compétition. J’avais 5 ans, c’était une course contre la montre, un petit tour de quartier… j’avais adoré.



« Au début, je n'avais pas le mindset du sportif. Et puis mon orgueil a pris le dessus ! »


Quand est-ce que tu as su que tu pouvais devenir un athlète cycliste ?

J’ai toujours fait de la compétition. J’accompagnais mon père qui roulait avec les copains le samedi et je faisais de la compétition le dimanche, en vélo, mais aussi en course à pied et en ski alpin. J’étais un peu feignant, je n’aimais pas m’entraîner, je n’aurais jamais cru que je deviendrai professionnel un jour… Je n’avais pas le “mindset” du mec qui a envie de tout déchirer. Et puis, au lycée, j’ai eu le choix entre la filière classique européenne et intégrer le pôle cycliste espoir à Besançon. C’était l’internat, avec un rythme plus soutenu, je n’avais pas de référence, mais on m’a quand même fait confiance. Je suis subitement passé d’un entrainement par semaine à un par jour ! J’étais toujours le dernier aux entraînements, j’allais me faire broyer, j’étais ultra-stressé et là… Mon orgueil a pris le dessus. J’ai eu envie de montrer ce dont j’étais capable, j’ai commencé à aimer cette vie où l'on s’entraîne, j’ai été fier de voir mes premiers progrès, et maintenant, même quand je suis fatigué, je vais à l’entrainement. Il y a évidemment des hauts et des bas, mais c’est un processus dans lequel il faut croire pour rester au top niveau. Je suis fier d’avoir fait ce choix, j’ai trouvé ma voie. J’ai commencé en 2020 seulement et dès la première année, j’ai eu d’excellents résultats alors que je n’avais jamais réussi en VTT. J’ai eu le déclic !



Au-delà de ton métier, quelle place a le vélo dans ta vie ?

J’habite dans une petite ville et je n’aime pas la voiture, c’est toujours beaucoup de stress et je ne conduis pas super bien, j’ai toujours peur de rayer ma voiture ou de passer des plombes à me garer. Donc, je me déplace tout le temps à vélo !


« La première fois, on trouve ça nul. Mais si on réessaye, on tombe amoureux du vélo »


Et en vacances ?

Mieux vaut partir sans vélo sinon ma copine râle ! Non je blague, mais finalement, je me rends compte que je ne décroche jamais vraiment de mon métier… Parce que le vélo, c’est la meilleure manière de voyager. C’est vraiment différent du voyage à pied ou en voiture. Tu ne vas pas aux mêmes endroits, tu vas plus vite, plus loin, tu prends les petits cols qui serpentent. N’importe où dans le monde, grâce à cet objet, je suis un vrai radar à paysages. Un jour, j’étais en vacances à Singapour et j’ai sympathisé avec des mecs que j’ai rejoints le soir pour faire un tour de la ville à vélo. On a roulé de nuit, pendant que les gens dormaient, dans un cadre totalement inhabituel pour cet énorme centre d’affaires toujours bondé de voitures et de passants ! On a discuté, on s’est arrêtés prendre un petit déj’ dans un café. Ils m’ont montré les coins sympas. C’était incroyable et magnifique : Singapour est une ville très verte, traversé par de larges avenues. On avait l’impression que la ville était à nous, presque abandonnée, comme si nous étions les derniers humains sur Terre. Ça m'a fait penser au film “Je suis une légende”. C’était un moment suspendu.



Pourquoi le vélo plaît-il de plus en plus et plus seulement aux sportifs, selon toi ?

Je crois que les gens sont comme moi : en ville, ils en ont marre des bouchons, la voiture les stresse ! Le vélo, c’est pas cher, c’est la vitesse, c’est grisant et ça te permet de faire de l’exercice. C’est la liberté, tu vas où tu veux, à l’heure que tu veux. Il y a un côté jouissif, euphorique, quand tu passes avec ton vélo à côté des files de voitures bloquées dans les embouteillages… Tu te sens un peu invincible.

Quant au tourisme à vélo, on voit que le slow travel commence à faire son chemin, les gens comprennent l’intérêt d’aller moins vite, de ressentir vraiment la nature. Je ne me verrai jamais partir en road trip en voiture… On y perd toutes les sensations ! À vélo, on ressent les secousses, on perçoit les odeurs, on entend les bruits des graviers sous ses pneus. L’expérience est complète. Ensuite, évidemment, le VAE a changé la donne, quand bien même, on n’est pas très en forme physiquement. La première fois, on trouve ça nul, on a mal partout. Mais, si on réessaye, on tombe amoureux. Et puis, petit à petit, on s’accroche, on commence à faire ses premiers 100 km et à se faire réellement plaisir !


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Quelles valeurs le vélo t'a-t-il donné ?

Le vélo, ça apprend à rester humble. Il y a des jours où on se sent super fort, on n’a même pas mal aux jambes, c’est presque trop facile. On se dit : les autres ne s’entrainent pas, ou quoi ? Et, il y a d’autres jours où l'on a l’impression de ne jamais y arriver. On se sent à des années lumières du niveau qu’il faut avoir. Je trouve que ça apprend à rester à sa place, à ne pas trop s’emballer et à profiter, car le lendemain, ça peut ne pas être terrible. D’ailleurs, ça se sent dans les ambiances des compétitions. Les cyclistes ne se chambrent pas trop, il n’y a pas cette culture du trash talk, comme on peut le voir dans d’autres sports. Tous savent qu’ils ont des jours sans et préfèrent ne pas trop se la ramener.


« Le vélo t’apprend à rester humble »


Quelles sont les compétences que tu as acquises grâce au vélo ?

Je dirais l’abnégation. Ne jamais rien lâcher. Un cycliste investit sur lui chaque jour, du temps, de l’argent. Il n’y aura pas de retour le lendemain, le surlendemain, il n’est d’ailleurs jamais certain d’avoir un retour, mais il ne lâche rien. Finalement, je trouve que c’est ce travail sur soi, cette ascèse, qui apprend énormément.


Le vélotaf, c'est presque institué dans les mentalités. Et en voyage, en vacances, on en est où avec le vélo, selon toi ?

Les infrastructures se sont beaucoup développées, mais il y a encore des conflits avec les automobilistes. Plus on pourra les séparer, mieux ce sera pour tous. Les voies réservées aux cyclistes doivent être sécurisées ou assez larges pour que le voyage à vélo soit serein. Dès que ce n'est pas très bien pensé, il y a des frictions. Il faut continuer à développer ces parcours dédiés aux vélos, mais aussi que les cyclistes soient plus attentifs et plus respectueux.


« Je ne suis pas le plus instagrammeur des cyclistes, mais j'essaye au maximum de partager ma passion »



Quel est ton plus beau voyage à vélo ?
La Bretagne, à fond ! J’y ai fait des courses lorsque j’étais stagiaire. Comme d’habitude, nous étions arrivés la veille et nous étions sortis pour nous décontracter. Dans ces moments-là, je cherche toujours les beaux coins pour aller rouler. J’ai vu que nous n’étions pas loin de Quiberon et j’ai embarqué un pote, qui court depuis 15 ans, pour une balade. C’était magnifique, le temps radieux, évidemment le coucher de soleil… Mon ami a adoré, il m’a dit que c’était la plus belle sortie de veille de course qu’il avait jamais faite !


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As-tu un rôle d’ambassadeur du vélo ?

Oui, c’est sûr. Je ne suis pas le plus instagrameur de tous mes collèges, mais j’essaie de capturer quelques paysages, parce que j’ai la chance de voyager dans des endroits sublimes avec mon métier. Ça rend toujours moins bien en photo qu’en vrai, mais j’essaye au maximum de partager ma passion.

Et dès que j’ai des invités chez moi, je les emmène faire un tour sur les plus jolies routes du coin. J’ai acheté un appartement à Nice, où je vais l’hiver, pour prendre le soleil. C’est une véritable fierté pour moi, de leur montrer les jolis châteaux, les vignobles, les points de vue dans l’arrière-pays. Quand la météo est clémente, et qu’en plus d’en prendre plein la vue, on est bercés par le bruit des cigales et enivrés par l’odeur de la lavande et des pins… Je crois que c’est une expérience qu’il faut vivre une fois dans sa vie !


C’est quoi, ton rêve de voyage à vélo ?

Je voudrais faire l’Afrique à vélo. Je me dis que c’est peut-être la meilleure façon de faire un safari. J'aimerais aller visiter le pays d'un ami coureur, qui est Éthiopien. Mais les conditions sont malheureusement très compliquées politiquement. Je garde ce rêve en tête. Je suis sûr qu'un jour, j'y parviendrai.

LA MINUTE CULTURE D'AXEL ZINGLÉ

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Une musique pour les virages : Insk the Wolf - Let me Fall

Une musique pour les descentes : The Black Eyed Peas - Pump it

Une musique pour les montées : After the darkness - Rilès

Un podcast pour chiller sur son vélo : Une radio avec une émission que j’aime, par exemple "Par Jupiter", sur France Inter.

Un livre pour partir à l'aventure : Voyage à motocyclette, d’Ernesto « Che » Guevara

Tu kiffes ?
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Meet Frédérique Josse - À propos de l'auteur

Chaque jour, j'essaie de comprendre comment évolue le tourisme. J'écris sur le tourisme durable, l'outdoor et l'économie circulaire.

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