Aux origines de la fast fashion
C'est trèèèèès loin des podiums de mode qu'est né le concept de "mode rapide" (oui, on croirait un téléfilm québécois 👀) au 17ᵉ siècle. L'armée française fait produire, pour les guerres coloniales, une immense quantité d'uniformes en lin, chanvre et laine, en tailles standardisées (S, M, L).
Un siècle plus tard, l'essor de la culture du coton en Amérique, alimenté par l'esclavage, l'invention du métier à tisser industriel, puis le taylorisme, permettent de fabriquer plus vite et moins cher (cherchez l'erreur 🥹).
Flashforward au 20ᵉ siècle : les nouvelles matières synthétiques (acrylique, polyester) nous font puer à mort mais font baisser les prix de la mode, pendant que les ateliers déménagent à l'autre bout du monde.
Surtout, le marketing prend de l'ampleur. Les marques font des campagnes ciblées : la pub représente jusqu'à 12 % du prix d'un produit !
On achète 5 fois plus de vêtements qu'il y a 40 ans.
21ᵉ siècle. Internet et les réseaux sociaux donnent désormais le tempo des tendances, qui sont de plus en plus fréquentes. Zara, H&M etc s'inspirent de la haute couture pour les proposer à des bas prix.
On achète 5 fois plus de vêtements qu'il y a 40 ans.
Aujourd'hui, la fast fashion est une industrie florissante. En 2024, le marché mondial de la fast fashion a atteint 142,06 milliards de dollars, en hausse de 15,5 % par rapport à 2023.
Les marques phares de ce secteur, comme Zara, H&M, Mango, lancent plusieurs collections par an, parfois jusqu'à 24 pour Zara. Cette cadence effrénée répond à une demande croissante : les consommateurs achètent cinq fois plus de vêtements qu'en 1980.
Jeanne Guien, philosophe et chercheuse, a étudié ce qu'elle appelle notre "culture du jetable", qui encourage une consommation effrénée suivie d'un rejet rapide des produits.
La mode est responsable de 10% des émissions de GES
Attention, chiffres flippants en vue. Ne paniquez, je fais rapide et après je balance les solutions, parce que oui, y a de l'espoir mes amis !
Prenez une grande inspiration, c'est tipar pour l'angoisse.
L'industrie de la mode est responsable de 10% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. C'est plus que l'aviation et le transport maritime réunis !
La teinture des textiles est à l'origine de 20% de la pollution de l'eau mondiale, en raison des produits chimiques utilisés. Les microfibres libérées lors des lavages polluent les océans, affectant la faune marine.
Côté social, ben c'est pas plus joli hein. Dans les pays producteurs, les travailleurs, majoritairement des femmes, sont soumis à de longues heures dans des environnements insalubres pour des salaires dérisoires. Au Bangladesh, notamment, 9 ouvrier·e·s sur 10 déclarent que leurs revenus ne permettent pas de subvenir aux besoins essentiels de leur foyer.
Et les solutions dans tout ça ?
Allez on déprime pas, c'est pas le moment de flancher les copains, on a des SOLUCES plein la besace, c'est parti, je balance tout ⤵️
L'idée, c'est d'adopter une slow fashion, en n'achetant que ce dont on a vraiment besoin, en allant en friperie, en privilégiant la qualité et la durabilité des produits (vérifiez bien les étiquettes), en upcyclant ses propres fringues (genre un jean qui finit en short) ou en faisant réparer des pièces abimées.
C'est aussi de trouver cool et stylé les gens qui portent 100 fois le même vêtement, 3 ans après. Réinventer son vestiaire avec quelques pièces, en les mixant différemment.
En France, une proposition de loi anti-fast fashion a été adoptée en mars 2024 pour réduire l'impact environnemental de l'industrie textile. C'est un malus écologique de 10 euros par produit de fast fashion et une interdiction de publicité pour ces produits. Bon, c'est encore la bagarre au Sénat, mais Camille Etienne et Maud Sarda veillent au grain.
Et puis les marques commencent à innover. Dans les Hauts-de-France, le groupe Mulliez (Jules, Pimkie..) a créé le Fashion Cube Denim Center, pour produire un jean jusqu'à 6 fois moins gourmand en eau.
Surtout : rappelez-vous que ce ne sont pas vos sapes qui vous rendent hot. Votre humour est bien plus ravageur que votre dernière veste en peau de chamois, croyez-moi. Et si vous voulez m'aider à lutter contre mes pulsions d'achat, venez on se parle. On garde notre argent pour le truc qui compte vraiment : les moments avec les gens qu'on 💚.