Je rêve de mettre le monde sur pause
Arrêter de vouloir gagner du temps
À quoi bon grappiller minutes et secondes
Travailler plus, gagner plus, consommer plus ?
À cette allure, notre course folle est déjà perdue
Claquage, déchirure, pronostic vital engagé
Il est temps d’accepter d’en perdre
Je rêve de suspendre les horloges, de vider les agendas
De libérer les esprits du poids incessant de la hâte
Retrouvons le tempo de la marche ou du vélo
Écoutons les battements de notre cœur qui s’accélèrent dans les côtes
Inspirer, souffler, récupérer
De grâce, laissons le temps nous échapper
Le verbe "s’émerveiller" est si beau, conjugué au présent
Je rêve de laisser le vent nous porter
Nous mener sur les chemins creux, noirs ou de traverse
Oublier la destination, se laisser dériver
"Itinérer", "errancer", "flânerêver"... il y a tant de mots à inventer
Revoyons l'étymologie de nos Odyssées
Le futur sera simple ou ne sera pas
Apprenons à nous délester
Je rêve de mettre le monde sur pause
De voir les écrans s'éteindre et les utopies s’allumer
Rencontrer ces femmes et ces hommes qui prennent d’autres routes
Inventent des épopées, où personne n’est laissé de côté
Contemplons l’ordinaire, laissons-nous surprendre
Redessinons le voyage de la simplicité
Il faut accepter de se perdre pour mieux se retrouver.