« La colline aux cailloux », une boucle à Figueres à vélo pour découvrir l'Espagne catalane !

Nous sommes en Février 2024. Je suis en Catalogne depuis un mois pour aider un ami à retaper une maison. Je décide de m'échapper du chantier quelques jours pour découvrir la côte, près de Figueres (à 23 minutes en train de Perpignan ou un peu moins de six heures de Paris). Comme je suis à vélo gravel depuis seulement quelques semaines, je décide de me tester en choisissant les paysages les plus bucoliques possibles, pour sortir de ma zone de confort. Cette trace, qui fait une boucle autour de Figueras, est un périple intense, engagé, mais magnifique 😍, dont je reviens les étoiles plein les yeux

🛣 Sur la route

JOUR 1 🚲 de Figueres à Puig de n’Amat 🚲

58 km

Je quitte Figueres après une petite photo obligatoire devant le musée Dali, que j’ai déjà visité l'année dernière. Je le recommande chaudement, mais surtout en saison creuse car il peut être bondé !

Dès la sortie de Figueres, j’ai une superbe vue sur les montagnes. L’aventure commence par la **traversée de petits villages **ou les amateurs d’histoires peuvent visiter les églises romanes et les flâneurs peuvent s'arrêter prendre des cafés.

La première section gravel se déroule sur des formations rocheuses et des dolmens. Certains chemins de cailloux dépassent mes compétences techniques... Mais pas de problème ! Je pousse mon vélo. Ça sera un peu le leitmotiv de cette aventure : je refuse de me priver de paysages à couper le souffle juste parce que je débute en gravel... Je préfère marcher un peu si besoin. Pour moi, il est trop tôt pour bivouaquer, mais je remarque de la roquette sauvage, des figues de barbaries, du thym… de quoi assaisonner un super dîner.

Après Vilamaniscle, une autre magnifique section gravel s’annonce, plus longue et plus difficile. Il y a des gradients qui ne pardonnent pas et des surfaces peu roulantes. Je m'arrête pour dégonfler un peu mes pneus. Ca me permet de gagner en confort et en traction.

Je me ravitaille à Llança, assez fatiguée car j’ai dû retourner sur mes traces pour retrouver une gourde qui s’était fait la malle sur une descente de cailloux.🥲😅

Come on Emma ! J’attaque la deuxième longue section gravel le long du GR11. La vue est tellement belle que je lâche une petite larme, vite séchée par le vent qui me fouette le visage. Je choisis de m’engager dans le chemin de rando S3 qui passe au pied de Puig de n’Amat et où il **faudrait avoir un sacré niveau de VTT **pour ne pas porter son vélo. C’est rude, mais je le referais sans hésiter pour ensuite rejoindre le gravel un peu plus roulant. Bon,j’aurais pu prendre le sentier S0 un peu plus au sud et plus roulant, qui va plus directement à Cadaqués, mais je tiens à bien explorer la péninsule.

Je bivouaque ici au milieu des aloe veras et des figuiers de barbarie, tranquille, paisible et épuisée.

JOUR 2 🚲 de Puig de n’Amat à San Pere Pescador🚲

70 km

Avant Cadaques, ville en flanc de falaise aux maisons blanches et volets bleus, je visite un peu le Cap de Creu en faisant des allers-retours vers des formations rocheuses et le phare.

Cadaqués est une superbe ville, mais pas pratique pour les cyclistes. La ville est tapissée de tout **petits pavés glissants ** sur des rues en pente... Je me demande combien de temps je tiendrai sans glisser 😆. Les locaux en vespa ont une aisance toute autre et me surprennent à quelques coins de rue.

Je m'arrête à une boulangerie près de la plage pour me ravitailler. Je m’assois en terrasse. La serveuse arrive avec le plateau et met la table pour deux personnes. De toute évidence, il ne lui est pas venu à l'idée que ma commande de cycliste affamée pouvait être pour une seule personne 🤤😂.

Je me remets en selle, prête pour une nouvelle section gravel, avec de belles montées mais cette fois-ci assez roulante, ce qui me soulage un peu.

En arrivant à Roses, je me rends vite compte que j’attaque la **partie ultra-touristique **et moins sauvage de la Costa Brava. Campings qui ressemblent à des villes, bars à touristes, énormes supermarchés qui regorgent de produits Anglais et Allemands… Je passe mon chemin pour traverser Empuriabrava, une espèce de **Venise moderne **parsemée de palmiers. Je trouve ça d'une bizarrerie sans charme, mais c’est amusant à voir.

Il est l’heure de me trouver un coin où dormir. Il fait déjà nuit. Je préfère rouler de jour, mais c’est difficile **d’estimer ses distances journalières **quand les pistes sont d’une qualité si variable. Je m’installe dans un champ vide qui m’offre un petit renfoncement, comme une petite tranchée où installer mon sac à bivouac et me protéger du vent qui, sinon, je le sais, sifflera dans mes oreilles pendant des heures.

Je n’ai qu’un sac de couchage d'été emprunté à mon ami, une couverture de survie et mon sac de bivouac, alors je m’empresse de me changer et de rentrer dans mon sac pour ne pas donner le temps a mon corps de refroidir. Je mange les deux tiers d’une part de pizza qu’il me reste, puis je grignote savamment pour en faire une forme de cuillère, afin de m’en servir pour manger le couscous que j’ai prévu pour ce soir. Quand on voyage ultra léger, on trouve de nouvelles ressources ! 😎

JOUR 3 🚲 de San pere Pescador à Figueres 🚲

87 km

Je fonce vers l’Escala en rêvant de churros con chocolate pour le petit déjeuner. À 8h, un seul endroit en propose : la boulangerie Pafi. Mon enthousiasme redescend quand je vois la serveuse sortir un paquet de churros du congélateur. Arg ! Le café est tout aussi mauvais. J’aurais vraiment dû attendre une demi-heure que les autres bars et boulangeries ouvrent. 😫 Je mentirais si je disais que je n’avais pas malgré tout commandé une seconde portions de churros 🤭. Après tout, il me faut de l'énergie !

J’entame la troisième et dernière section de gravel un peu technique à travers le parc naturel du Montgri. Le paysage n’a rien à voir avec les deux premiers jours : je traverse des forêts de pins sur des pistes un peu sableuses.

Le retour vers Figueres est plus facile, bien que j’aie encore le vent de face. Je saute de village en village, m’embarque sur de belles pistes de gravel bien roulant, et je suis de retour en fin d’après-midi en ville, où mon ami m'attend avec sa voiture pour me ramener chez lui. Petit hic, il a oublié d'éteindre ses phares hier et la voiture n’a plus de batterie. Ça, c’est un autre genre d’aventure…🤭

Final lap💫

Je ne me suis jamais sentie aussi dépaysée sur un trajet de trois jours. Les sections gravel très sauvages le long de la côte y sont pour quelque chose ! C’est une trace qui privilégie les expériences visuelles au confort et à la simplicité. Je ne la recommande qu’aux **cyclistes aguerris **car entre les surfaces difficiles et les pentes raides sur les pistes comme dans les villes côtières, elle pourrait en décourager certains...

Conseils pratiques ✅

À part quelques détours que je considère essentiels, la trace traverse les villes sans méandre. Je pense qu'il vaut mieux se perdre un peu dans les villes et villages pour ensuite retrouver la trace. C’est comme ça qu'on découvre les magnifiques ruelles insolites. Attention : les applis comme Komoot semblent **bien perdues **dans cette région et vous emmèneront à contre-sens dans des rues à sens uniques 😖

Le Catalan en deux secondes 🗣

Mettez-vous les Catalans dans la poche en révisant un peu ! Figueres se prononce Figueras et Puig (colline) se prononce Poutch. S’il vous plaît, c’est ‘si us plau’, et au revoir ‘adeu’. Pour le reste, ils ne vous en tiendront pas rigueur, si vous gardez un joli sourire !